Sophia Salabaschew est de celles qui tissent leur vie comme un collier d’histoires, perle après perle. Pour elle, les bijoux ne sont pas de simples ornements : ils cristallisent les moments, relient les générations et portent la trace des émotions intimes. Entre héritage familial, symboles de passage et créations de sa fille, Sophia incarne une relation sensible et vibrante au bijou, où l’objet devient langage, mémoire et talisman. Rencontre avec une femme pour qui chaque bijou raconte un chapitre de l’âme.
"Je suis Sophia Salabaschew, écrivain, anthropologue, maman d’une petite fille de 7 ans et aussi créatrice de la marque d’objets de décoration Solau, bref un vrai couteau-bijoux suisse
Les bijoux sont-ils importants pour vous? quel est votre rapport au bijou?
Oh oui! Je trouve que les bijoux sont une des plus belles inventions humaines! J’ai un rapport très forts avec les miens. Je connais chacune de leur histoire, le moment où je les ai reçus/aquis/adoptés, les moments passés avec eux, les lieux où je les ai portés.
Pour moi vraiment c’est plus qu’un objet, c’est une cristallisation des moments de mon histoire.
Êtes vous plutôt joaillerie ou fantaisie?
Les deux, et même encore plus! J’ai plusieurs catégories de bijoux:
- il y a ceux de famille que ma mère m’a transmis, qui sont de très beaux bijoux, je ne les porte que pour de grandes occasions, mais il faudrait que je les fasse vivre un peu plus. Les bijoux sont une vraie histoire de famille, la preuve: ma fille appelle son arrière-grand-mère « Mamy collier ».
- Il y a ceux qui ont marqué une occasion dans ma vie, ceux-là sont de joaillerie. Ils symbolisent un anniversaire, une naissance ou l’accomplissement d’un grand projet. Par exemple quand ma fille est née son père m’a offert une Oyster Perpetual de chez Rolex pour signifier le début d’une nouvelle vie, ou quand j’ai fini ma thèse en anthropologie qui portait sur la Bulgarie je me suis offert une bague B.zéro1 de chez Bulgari pour marquer le coup.
- Il y a aussi les bijoux fantaisies qui sont des achats coups de cœur, ce sont surtout des boucles d’oreilles ou des colliers, car j’en change tous les jours selon mes tenues. Ce sont surtout ceux de créateurs que je rencontre dans des Popup mais aussi des souvenirs de voyages.
- Et il y a ceux que ma fille me crée, des bracelets ou des colliers avec des messages en lettres colorées sur des dés en plastique comme « maman d’amour » ou « je t’aime », il sont encore plus précieux que les autres.
Je change donc de boucles d’oreilles tous les jours, de colliers souvent mais mes bagues et bracelets jamais.
Au final j’ai 4 catégories de bijoux qui se mélangent et cohabitent au quotidien pour mon plus grand bonheur.

Plutôt ancien ou contemporain?
Je serai plutôt ancien ou inspiré de l’ancien. J’aime beaucoup la période art déco ou art nouveau, aussi les années 50 ou 70, mais si je vois un bijou contemporain qui me fait de l’œil, je ne dis pas non…
Votre premier souvenir de bijou?
Je dirais chez mon arrière-grand-mère quand j’étais toute petite, elle était très coquette, élégante et une grande passionnée de bijoux, je pense qu’elle m’a transmis cet amour des pierres et des belles choses.
Celui que vous ne quittez jamais ?
Alors celui que je ne quitte jamais jamais jamais est ma médaille de saint Christophe de chez Arthus Bertrand que j’ai fait monter en bracelet à mes 20 ans. C’est le saint patron des voyageurs et comme je voyageais beaucoup pour le travail et que j’avais une peur phobique de l’avion, je serrais ma médaille avec un petit rituel à chaque décollage pour me rassurer. Il est toujours à mon poignet, et même si aujourd’hui j’ai compris rationnellement comment vole un avion, je continue à le serrer au décollage, on ne sait jamais…
Celui qui vous fait rêver?
Celui qui me fait rêver et que j’ai la chance de porter tous les jours, c’est la bague Juste un clou de Cartier. Je trouve que cet outil transformé en bijou est d’une grande simplicité et poésie. Mon amoureux étant tapissier décorateur, je trouvais que c’était la bague parfaite pour nous symboliser.
Croyez-vous aux porte-bonheurs et aux pouvoirs de protection? Votre grigri fétiche?
Oui je crois aux porte-bonheurs et aux pouvoirs de protection, comme ma médaille de saint Christophe qui ne me quitte jamais, j’ai aussi à mon poignet un bracelet en perle rouge avec une petite croix acheté dans une église orthodoxe en Bulgarie pour la bonne protection. Mais je crois qu’on est attiré par des bijoux, des pierres qui nous attirent, nous parlent et on les choisit au delà de leur beauté pour leur pouvoir protecteur et bienveillant.
Que portez-vous aujourd’hui ?
Alors j’ai à mon poignet droit ma montre Oyster en acier avec un cadran vert magnifique (je suis gauchère d’où la montre à droite 🙃). À mon poignet gauche mes bracelets porte-bonheurs dont mon saint Christophe et la création de ma fille.
À mes doigts mes bagues. Je ne les retire jamais (sauf en vacances où je ne porte plus rien de valeur, que des bijoux fantaisie et surtout pas de montre pour profiter du temps), à gauche ce sont mes trois bagues en or rose de chez Cartier qui symbolisent chacune un moment de ma vie, il y a le clou, l’écrou et les 3 anneaux, je les porte façon coup de poing américain, un à chaque doigt. À ma droite un papillon poétique de chez Tiffany en or rose lui aussi.
À mes oreilles des boucles d’oreilles de chez Bazaar concept que mon amie Naila a créé à Istanbul.
Et à mon cou, pour l’occasion un collier de chez Bliss!

Et si vous deviez choisir une pièce upcyclée BLISS?
J’aime tous ses bijoux, j’adore le concept de donner une deuxième vie à des bijoux oubliés, leur donner une nouvelle histoire pleine de poésie et de symboles. Celui que je porte justement est un chapelet retravaillé avec une pièce de métal d’un autre collier année 70, ça rend mon collier contemporain mais avec une histoire à porter et à raconter."
Lisez vite son roman "Mon Inavouable", édité chez Plon et découvrez ses céramiques sur Instagram @solau_by_solau